Histoire du baume du tigre

Le baume du tigre est un analgésique topique à base de plantes médicinales.

Les débuts du baume du tigre

Aw Chu Kin, le créateur du baume du tigre, a commencé son périple dans les années 1870, lorsqu’il a quitté la cour de l’empereur de Chine pour ouvrir une apothicairerie à Rangoon (aujourd’hui Yangon) en Birmanie (actuel Myanmar). Cette huile magique était censée soulager tous les maux et toutes les douleurs.

Sur son lit de mort en 1908, il a demandé à ses fils Aw Boon Haw (“Doux tigre”) et Aw Boon Par (“Doux léopard”) de perfectionner le produit. En 1924, les frères ont peaufiné la recette telle que nous la connaissons et ont créé le baume du tigre, nommé en l’honneur de Boon Haw. Le baume se vendait bien non seulement en Birmanie, mais aussi en Chine, au Japon et en Asie du Sud-Est.

Boon Haw a ensuite jeté son dévolu sur Singapour pour y bâtir l’empire du baume du tigre, tandis que son frère est resté à Rangoon pour gérer l’entreprise avant de le rejoindre quelques années plus tard. À Singapour, Boon Haw a construit une usine plus grande, avec une capacité de production dix fois supérieure à celle de Rangoon.

Le développement du baume

Pendant ce temps, la portée du baume du tigre s’élargissait et il avait déjà commencé à gagner en popularité en Thaïlande. On pense que le mot thaï pour désigner le baume, “ya mong” ou médecine de mong, a été créé lorsque les habitants ont appris que le baume du tigre qu’on leur vendait était produit en Birmanie. Mong ou Maung est le titre utilisé pour s’adresser aux hommes birmans.

À Singapour, Boon Haw a également construit un parc d’attractions et conçu la “Tiger Car” qui rugit, faisant partie de sa technique de marketing.

Un lent déclin

Boon Par est mort au Myanmar en 1944, à l’âge de 56 ans. Son frère Boon Haw est décédé en 1954 à l’âge de 72 ans d’une crise cardiaque après une opération majeure à Honolulu. Il était alors en route pour Hong Kong depuis Boston. L’entreprise a ensuite été reprise par le fils de Boon Par, Aw Cheng Chye, qui l’a rebaptisée Haw Par Brothers (Private) Limited, puis Haw Par Brothers International Limited. Il l’a ensuite fait coter à la Bourse de Malaisie et de Singapour en 1969.

Quelques années plus tard, la famille Aw a vendu sa participation majoritaire dans l’entreprise à Slater Walker Securities Limited, un groupe de capital-risque anglais. Le groupe a mal évalué la capacité de production de l’entreprise, et un accord de coentreprise avec Jack Chia Industries pour la fabrication a conduit à la chute de l’entreprise.

Un nouvel essor

Après cette période d’incertitude, la société a été reprise en 1981 par le Dr Wee Cho Yaw, qui a redynamisé le baume du tigre en développant de nouveaux produits. En 1997, Haw Par change à nouveau de nom et devient Haw Par Corporation Limited. En 2022, l’entreprise génère un chiffre d’affaires de 182 millions de dollars singapouriens, soutenue par des célébrités comme Lady Gaga et Gwyneth Paltrow.

Composition et fonction du baume du tigre

Le baume du tigre contient plusieurs ingrédients actifs :

• Le camphre qui provoque une sensation de chaleur et de froid dans la peau et augmente la circulation sanguine.

• Le menthol, fabriqué à partir d’huiles de menthe, qui aide à réduire la douleur.

• L'huile de cajeput et l'huile de cassia aux effets anti-inflammatoires et analgésiques.

• L'huile de clou de girofle, utilisée notamment pour les maux de dents.

Ces composants, associés à l’huile de paraffine, permettent un soulagement temporaire de la douleur en créant une sensation de fraîcheur qui distrait de la douleur. Le baume est particulièrement efficace pour les douleurs musculaires et articulaires, mais aussi contre les maux de tête, la congestion et les piqûres de moustiques.

Précautions et effets secondaires

Le baume du tigre est réservé à un usage externe. Il ne doit pas être appliqué sur les plaies ouvertes ou utilisé en cas d’allergie à l’un de ses composants. Il est recommandé de tester le produit sur une petite zone de peau avant une application plus large pour éviter des irritations cutanées ou des réactions allergiques graves comme un gonflement de la gorge ou des difficultés respiratoires.